dimanche 25 avril 2010

Slash (Slash) - Présenté à l'émission Rock Classique du 23 avril 2010)


Slash
Slash
(rock)
Sortie: le 6 avril 2010
Pour son premier véritable album solo Slash s’est entouré d’une brochette assez impressionnante de vedettes parmi lesquelles on retrouve entre autres : Ozzy Osbourne, Lemmy de Motörhead, Ian Astbury de Cult, Alice Cooper, Chris Cornell, Dave Grohl et Iggy Pop qui sont venus chanter au moins une pièce sur le disque.
Évidemment, ce n’est pas la chose la plus originale du monde, Jimi Page a lancé l’idée de faire un album solo et de faire appel à différents chanteurs il y a de très nombreuses années – sans jamais toutefois réaliser son projet – et, bien sûr, Santana l’a fait avec beaucoup de succès en 1999 avec Supernatural.
La plupart du temps, ce genre de réunion de célébrités est ennuyant et peu intéressant pour le commun des mortels. Mais Slash est un homme qui a la réputation d’être très sympathique et qui compte beaucoup d’amis dans le monde du rock, contrairement à son ancien comparse Axl qui vit en reclus depuis très longtemps. L’idée de se lancer dans une pareille entreprise était donc tout à fait logique pour Slash.
En tant qu'amateur de rock je n’étais pas du tout emballé d’apprendre que Fergie de Black Eyed Peas, Cypress Hill et Kid Rock – un individu que je trouve personnellement tout à fait insupportable – se retrouvaient sur le disque de Slash avec aussi un deux de pique comme Myles Kennedy. J’ai trouvé ça pas mal épeurant de voir ces individus très peu « rock » impliqués dans le projet. Ça n’augurait pas grand-chose de bon, surtout quand j’ai vu la couverture du magazine Classic Rock d'avril avec Fergie déguisée en « rockeuse » à côté de Slash (Fergie est aussi « rock » que Marie-Mai qui, sur une échelle de crédibilité rock de 1 à 10, ne dépasse pas… un.
Toutefois, après plusieurs écoutes, le disque de Slash est loin d’être la catastrophe à laquelle on se serais attendu. En fait ce n’est pas si mal – ça reste un résultat moyen mais, au moins, le fait que des musiciens très crédibles comme Lemmy sauvent le disque du naufrage complet. Il y a des bons moments sur le disque. Évidemment il y a des trucs plates et absolument pas « rock » du tout comme les chansons de Myles Kennedy et de Rocco DeLuca, mais il y en a aussi des bonnes. Les pièces de Chris Cornell, Ian Astbury et Andrew Stockdale entre autres ne sont pas si mal.
Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, ce n’est pas Fergie qui parait le plus mal sur le disque, même si la reprise qu’elle fait avec Cypress Hill de Paradise City est complètement nulle. Elle se débrouille mieux sur l’autre pièce qu’elle fait avec Slash, Beautiful Dangerous, qui fait un peu funk et sur laquelle elle sonne quasiment rock. Il faut lui donner qu’elle tout de même de la voix – elle – contrairement aux Britneys et Madonnas de ce monde.
Cote: 6

Audrey Horne (Audrey Horne) - Présenté à l'émission Rock Classique du 23 avril 2010


Audrey Horne
Audrey Horne
(classic rock alternatif)
Sortie: déjà disponible
Il s’agit d’un projet norvégien qui a été mis sur pied par le chanteur Torkjell Rod et Ice Dale, un des guitaristes de Enslaved (et qui est aussi un de mes groupes black métal préférés.). Le claviériste de Enslaved, Herbrand Larsen, participe aussi à Audrey Horne mais à titre de musicien "'invité". Dans le cas de Audrey Horne on ne parle définitivement pas de black métal mais plutôt de rock alternatif avec de très forte influences des années 70. On pourrait quasiment étiqueter ça du « classic rock alternatif à tendances progressives ». C’est dans la mouvance de ce que font Them Crooked Vultures – comme un croisement de rock alternatif du début des années ’90 à la Faith No More, Alice In Chains et Voïvod, mélangé à du Led Zeppelin.
Ils ont choisi leur nom d’après un des personnages de la série télévisée culte
Twin Peaks de David Lynch – une femme fatale interprété par Sherilyn Fenn. Audrey Horne existe depuis environ 5 ans et ils sont à peu près inconnus en Europe et en Amérique, mais ils suscitent suffisamment d’intérêt dans leur Scandinavie natale pour que leur étiquette de disque leur permette d’aller enregistrer leur 3ième album en Californie avec le producteur Joe Barresi, qui est connu entre autres pour son travail avec Tool, Queen Of The Stone Age, Clutch, Coheed And Cambria et Tomahawk.
J’avais très hâte d’entendre ce disque puisque j’avais lu des critiques tout à fait dithyrambiques dans la presse spécialisée européenne – des magazines comme Rock Hard et Classic Rock - et qui ont décrit l’album comme un véritable chef-d’oeuvre.
Après nombreuses auditions, je suis infiniment plus mesuré et modéré que les journalistes européens. Audrey Horne, c’est bon mais ce n’est quand même pas un chef-d’œuvre. Ce n’est pas un album qui va renverser personne ou passer à l’histoire. C’est intéressant mais sans plus. Il y a des achats beaucoup plus intéressants à mon avis en ce moment (comme l’album de Orphaned Land qui, lui, vaut largement l’investissement).
À écouter en priorité: Blaze Of Ashes, qui rappelle Voivod sur un riff à la Led Zeppelin.
Cote: 7

samedi 10 avril 2010

Bison B.C. (Dark Ages) - Présenté à l'émisison Rock Classique du 9 avril 2010)


Bison B.C.
Dark Ages
(métal stoner)
Sortie : le 13 avril 2010
Une autre formation canadienne de métal originaire de Vancouver qui donne dans le métal de type "stoner". Bison B.C. sont dans la même mouvance que des groupes comme Baroness et Mastodon, c’est-à-dire du métal lourd avec des influences progressives des années ’70. J’avais beaucoup aimé leur premier album intitulé Quiet Earth paru à la fin de l’année 2008 sur l’étiquette Metal Blade.
Le nouvel album est dans la même veine. Un très bon disque que j’ai toutefois trouvé personnellement moins accrocheur que leur premier, un de mes albums préférés de l’année 2008 et qui avait récolté beaucoup de commentaires dithyrambiques de la part des connaisseurs de métal à sa sortie dans la presse spécialisée. Mais Dark Ages est tout de même un très bon album qui vaut absolument le détour. À écouter en priorité: Stressed Elephant et Melody, This Is For You.
Cote: 8

Ratt (Infestation) - Présenté à l'émission Rock Classique du 9 avril 2010


Ratt
Infestation
(hair metal)
Sortie: le 20 avril 2010
Ratt sont de retour avec un nouvel album après plus de 10 ans de silence, soit depuis leur album homonyme paru en 1999.
Ratt, pour ceux qui ne les connaissent pas, n’est pas du tout un groupe « cérébral ». Ils n’ont absolument rien d’intelligent à dire dans leurs textes et pas mal tout ce qu’ils racontent dans leurs chansons se situe au bas de la ceinture. Ce n’est pas non plus un groupe très technique, même si on peut considérer Warren de Martini comme un excellent guitariste très au-dessus de la moyenne des musiciens du genre. Ratt n’est pas non plus un groupe original du tout puisqu'ils reprennent à peu près ce que Aerosmith faisaient à la fin des années 70 à l’époque des albums Rocks et Draw The Line, mais en pas mal moins bon (le chanteur Stephen Pearcy n’arrive même pas en bas de la cheville de Steven Tyler). Mais, même si je ne suis absolument pas un amateur de hair metal – un style qui me rebute plutôt généralement profondément – je dois avouer que j’ai bien aimé leur premier maxi homonyme et, surtout leur premier album qui était franchement tout à fait excellent, Out Of The Cellar, et qui sont parus respectivement en 1983 et 1984.
C’est qu’ils n’ont pas juste des défauts Ratt et ils ont tout de même de très bonnes qualités, dont un talent de mélodistes remarquable. Ils ont le tour de composer des mélodies heavy métal simples et accrocheuses. On n’à qu’à penser à des pièces comme Round And Round, WantedMan, Back For More et The Morning After pour s’en convaincre. Sauf qu'après leur premier album, même si leurs disques suivants se sont vendus à coups de millions, ça a été le déclin artistique pour Ratt qui se sont brûlés peu à peu et qui ont fini par disparaître en même temps que les autres groupes du genre au début des années 90 quand la vague grunge est arrivée. Le déclin s'est accentué quand le chanteur Stephen Pearcy a quitté le groupe. S'en est suivie plus d'une décennie de guerres intestines fratricides, puériles et ridicules qui ont fini par miner définitivement le peu de crédibilité qu’ils avaient.
Toutefois, ces dernières années Ratt ont ressurgi et remporté un certain succès en tournant aux États-Unis avec d’autres groupes du genre qui ont su capitaliser sur la nostalgie des amateurs de rock des années ’80 (des groupes comme Cinderella, Poison et Great White).
Ratt viennent donc de sortir ce tout nouvel album sur lequel on retrouve la moitié du groupe original, à l'exception du bassiste Juan Croucier (qui est resté vraiment en mauvais termes avec le reste du groupe) et, bien sûr, le guitariste Robbin Crosby qui était atteint du sida et qui est décédé d’une surdose d’héroïne en 2002. Crosby et Croucier ont été remplacés respectivement par Carlos Cavazo qui faisait auparavant partie de Quiet Riot et par le bassiste de Vince Neil, Robbie Crane.
Le nouveau disque est tout à fait dans la mouvance de ce à quoi on s’attend de meilleur de Ratt, c'est-à-dire un disque qui aurait pu sortir entre les albums Out Of The Cellar et Invasion Of Your Privacy. Du rock simple – simpliste oserais-je dire - et qui sonne comme si on était encore en 1984. Les nostalgiques du genre vont assurément apprécier.
Cote: 7

Rusted Dawn (The Black Tides Of War) - Présenté à l'émisison Rock Classique du 6 avril 2010


Rusted Dwan
The Black Tides Of War
(thrash à tendances hardcore)
Sortie: le 30 mars 2010
Une autre tout nouvelle formation originaire du Nouveau-Brunswick cette fois-là. Un quatuor de métal thrash très enthousiaste et avec un bon potentiel du nom de Rusted Dawn. Franchement, entre Omega Crom et Rusted Dawn j’ai de très loin préféré ces derniers qui me sont apparus infiniment plus talentueux et leur musique peaufinée. En fait, j’ai vraiment bien aimé mon audition de leur premier album, The Black Tides Of War qui vient tout juste de sortir sur l’étiquette Diminished Fifth. Un disque rempli de fougue et d'énergie.
Cote: 7,5

Omega Crom (Blood, Steel & Fire) - Présenté à l'émission Rock Classique du 9 avril 2010


Omega Crom
Blood, Steel & Fire
(power métal très influencé par la NWBHM et à tendances thrash & death)
Sortie: le 6 avril 2010
Omega Crom fait dans le power métal avec des tendances au thrash fortement influencé par la vague de métal britannique du début des années 1980. Ils décrivent eux-mêmes leur musique comme du "Judas Priest sur stéroïdes", ce qui ne veut pas dire grand-chose dans le fond. Surtout que dans le cas de leur chanteur, on est très loin de Rob Halford – on n’est même pas proche. Ils viennent de sortir leur premier album qui s’intitule Blood, Steel & Fire et qui, sans être une merveille, est digne d’intérêt. C’est juste dommage que leur chanteur soit franchement très mauvais. Ça vient fortement diminuer l’impact de ce groupe qui aurait définitivement intérêt à se trouver un vrai chanteur qui ne fout pas tout par terre...
Cote: 6

mardi 6 avril 2010

Borknagar (Universal)


Borknagar
Universal
(black métal progressif)
Sortie : le 22 février 2010
Voilà bien longtemps que cette formation norvégienne n'avais rien produit. En fait, on n'avait pas de nouvelles de Borknagar depuis la sortie de leur controversé disque acoustique, Origin, paru en 2006. Cette fois-ci, avec Universal, Borknagar reprend là où ils avaient laissé en 2004 avec l'album Epic, c'est à dire un black progressif fortement teinté d'influences "seventies". Universal est assurément un des albums les plus mélodiques de toute l'histoire de Borknagar (un groupe qui est relativement stable depuis une dizaine d'années, si on fait exception du départ du batteur Asgeir Mickelson qui a été remplacé en 2008 par David Kinkade). Sophistiqué et cérébral, Universal devrait plaire aux amateurs de métal extrême intelligent. À écouter en priorité, les pièces Havoc, For A Thousand Years To Come et My Domain (à laquelle ICS Vortex a participé).
Cote: 8,5

dimanche 4 avril 2010

Roky Erickson with Okkervil River (True Love Cast Out All Evil) - Présenté à l'émission Rock Classique du 2 avril 2010


Roky Erickson with Okkervil River
True Love Cast Out All Evil
(rock)
Sortie: le 20 avril 2010
Le texan Roky Erickson n’est pas connu du grand public, mais uniquement par les connaisseurs de rock psychédélique comme étant un des instigateurs de ce mouvement dont il est un des pionniers avec son groupe légendaire les Thirteenth Floor Elevators que certains considèrent comme la première véritable formation du genre.
Roky n’a pas eu la vie facile. On dit qu'il a développé des problèmes psychiatrique après avoir fait de l'acide plus de 300 fois dans les années 1960. En outre il a été jeté en prison en 1969 avec des gens aux prises avec de très sérieux problèmes psychiatriques – des violeurs et des meurtriers, tout ça parce qu’il avait été arrêté en possession d’un seul joint. On a voulu en faire un exemple auprès des jeunes et il a fait 3 ans de prison avec de sérieux criminels (tout ça à cause d’un seul joint!!!). Ça a gâché sa vie et sa carrière évidemment et ça a sérieusement aussi atteint – bien sûr - son équlibre psychologique. Il ne s’en est jamais vraiment remis. Bien que les 13th Floor Elevators soient devenus un groupe culte et légendaire, Roky est resté pauvre et dans l’ombre toute sa vie.
Dans les années '80 et '90 Roky n’allait définitivement pas bien, mais des gens ont vu à son rétablissement depuis dont son frère Sumner et son fils Jegar qui ont tous les deux grandement contribué à le remettre sur pied, de concert avec le chanteur Henry Rollins qui a généreusement payé les factures d’hôpital afin que Roky guérisse de ses bobos et se refasse une santé. Ce qui fait qu’il est au mieux de sa forme en ce moment, mieux qu’il ne l’a jamais été depuis des décennies. Il vient de faire paraître ce nouvel album, True Love Cast Out All Evil, qui est un puissant témoignage de son combat et de la vie difficile qu’il a menée.
L'album commence avec un enregistrement que la mère de Roky a fait de lui lors d’une visite qu’elle lui a fait à la prison à la fin des années 1960 – une prison qui porte le joli nom de "Rusk State Maximum Security Prison For The Criminally Insane". Sur cet enregistrement de qualité douteuse on entend Roky qui chante une chanson douce qui parle de Jésus en s’accompagnant à la guitare, en duo avec un autre détenu. Peu à peu on entends des instruments qui se rajoutent et le tout culmine avec un paquet de sons hétéroclites jusqu’à l’instant présent et la pièce Ain’t Blues Too Sad. Le reste de l’album est constitué de pièces que Roky a écrit tout au long de sa vie. C’est donc très profond et personnel comme album, un véritable exutoire qui fait état de son existence très douloureuse.
Comme vous vous en doutez, c’est loin d’être « jojo » comme album, c’est plutôt le testament d’un homme et d’un artiste talentueux que la vie a fortement éprouvé. C’est très rare pour un artiste rendu à la fin de sa carrière de sortir quelque chose d’aussi profond et inspiré. C’est tout à fait digne d’intérêt, particulièrement pour les amateurs d’indie rock qui recherchent de la profondeur et du vécu.
Aujourd’hui Roky va beaucoup mieux qu’il ne l’a été dans sa jeunesse. Il voyage beaucoup et donne des spectacles partout dans le monde pour la première fois de sa vie, ce qui est plutôt triste puisqu’il est maintenant dans la soixantaine. Mais au moins il peut se consoler puisqu’il a son lot de supporters et de fans parmi lesquels on en retrouve de très célèbres et prestigieux comme Iggy Pop entre autres.
Cote: 8

Danko Jones (Below The Belt) - Présenté à l'émission Rock Classique du vendredi 26 mars 2010


Danko Jones
Below The Belt
(hard rock)
Sortie : le 11 mai 2010
Le canadien Danko Jones a une excellente réputation en Europe mais, ironiquement, il est pas mal moins connu dans son propre pays ainsi qu'en Amérique du nord, malgré le fait qu'il a été nominé à 4 reprises aux Juno Awards ces dernières années. Il est originaire de Toronto et il fait carrière sérieusement depuis une dizaine d’années au cours desquelles il a été vu sur scène avec, entre autres, Axl Rose et Lemmy de Motörhead. Danko est un chanteur et un guitariste qui est aussi animateur de radio et journaliste. Il s’agit donc d’un homme aux multiples talents qui fait du hard rock simple et direct, sans fioritures, à l’image de ce que font ses idoles, AC/DC, Kiss et Motörhead.
Danko fonctionne sous forme de trio et il fait du hard tout à fait dans la même veine que Thin Lizzy, les guitares en harmonie en moins (ceux qui aiment Thin Lizzy devraient apprécier ce que fait Danko Jones). l vient de terminer son cinquième album intitulé Below The Belt, que j'ai bien apprécié, particulièrement les pièces (I Can't Handle) Moderation (qui décrit tout à fait l'état d'esprit de beaucoup de rockers), Magic Snake et, surtout, I Wanna Break Up With You qui risque beaucoup de jouer à Rock Classique dans les prochaines semaines.
Cote: 7,5

Scorpions (Sting In The Tail) - Présenté à l'émission Rock Classique du 26 mars 2010


Scorpions
Sting In The Tail
(heavy metal)
Sortie : le 23 mars 2010
Avec cet album Scorpions vont mettre un terme à une carrière qui dure depuis quelque chose comme 44 ans, ce qui est tout de même impressionnant. Klaus Meine et Rudolf Schenker sont dans la soixantaine et ils ont jugé que l’heure de la retraite avait sonné avant que le groupe ne sombre dans un inexorable déclin – sage décision à mon avis parce que le rock très énergique et juvénile de Scorpions n’est assurément pas approprié aux septuagénaires. Ils ont donc décidé de remettre ça pour une dernière fois avec un album studio ultime et une tournée mondiale. d'adieux. Le disque s’intitule Sting In The Tail et fait encore une fois allusion au sexe, comme ça a toujours été le cas pour eux depuis leurs débuts.
Évidemment, Scorpions est un groupe très controversé – pas très cérébral, mais très énergique et tout à fait honnête dans sa démarche. Personnellement je suis très mitigé par rapport à eux. J’aime bien leurs 7 ou 8 premiers albums, j’aime pas mal moins les suivants quand leur carrière à commencé à vraiment décoller dans les années 80 (à partir de Love At First Sting notamment) et, surtout, je suis absolument incapable de supporter leurs trop nombreuses ballades larmoyantes (les fameuses "ballades à briquets") à la Still In Love With You, Holiday et particulièrement Wind Of Change que je trouve absolument pénible et insupportable mais qui a obtenu un très grand succès auprès du public amateur de ballades et dont je ne fais absolument pas partie. Mais Scorpions est un excellent groupe en concert et j’ai eu le plaisir de les voir à quelques reprises dans les années 80 – surtout le spectacle qu’ils ont donné à Verdun avec Rainbow en 1982 et qui est un des meilleurs shows heavy métal auxquels j’ai assisté dans les années 80. Dans les dernières années ils ont encore une fois réussi à prouver leur pertinence en concert à Québec devant quelque chose comme 100 000 personnes au Festival d’été – un excellent spectacle malgré les trop nombreuses ballades qu’ils ont interprétées ce soir-là.
Tout ça pour dire que Scorpions est un groupe qui mérite le respect, malgré leurs gros défauts. Ce sont d’excellents musiciens qui sont très respectés par entre autres Scott Ian de Anthrax, Eddie Van Halen et Mike Akerfeld de Opeth (qui n'hésite pas à porter régulièrement des t-shirts de Scorpions en concert). Ils ont un son d’enfer et leur nouvel album prouve hors de tout doute qu’ils ont encore la pêche. C’est du Scorpions du meilleur cru qui nous les montre très en forme (ils n’ont pas l’air d’une bande de p’tits vieux – les photos en font foi à l’intérieur de la pochette, ils ne font pas du tout leurs 60 quelques années). La surprise du disque c’est qu'il est pas mal plus rock que ce à quoi on se serait attendus. Il renferme bien sûr des ballades, mais le matériel rock est très solide. Les Scorpions n’ont définitivement pas à avoir honte de leur chant du cygne, il est très réussi...
Cote: 7,5

Hell's Song (Hymns In The Key Of 666) - Présenté lors de l'émission Rock Classique du 26 mars 2010


Hell's Song
Hymns In The Key Of 666
(indie rock)
Sortie: le 23 mars 2010
Hell’s Song est un trio suédois constitué du guitariste Kalle Karlson, du claviériste Johan Bringhed et de la chanteuse Harriet Ohlsson qui reprennent des classiques du métal de manière « lounge ». Ils revisitent des pièces archi-connues par des groupes comme AC/DC, Metallica, Megadeth et Twisted Sister et les adoucissent pour leur donner un traitement indie rock, ce qui permet parfois de faire des belles découvertes et de constater que certains textes de pièces métal sont parfois très forts, mais auquels on ne s'était jamais vraiment arrêté parce qu’ils sont souvent criés et perdus dans toute l’agressivité de la musique. Il s'agit donc d'un projet très original et tout à fait comique (un peu ce que le chanteur Pat Boone avait fait il y a une douzaine d’années, mais en lui insufflant un petit peu plus de sérieux et de respect). C’est une espèce d’hommage « indie » rock au métal. Un album que j’ai trouvé très sympathique. Intitulé Hymns In The Key Of 666, le disque est sorti en Suède depuis un bon bout de temps, mais il vient tout juste de sortir ici en Amérique du nord (le titre fait référence à un des albums phares de Stevie Wonder, Songs In The Key Of Life qu’il a sorti à la fin des années 70). Il n’est pas évident de reconnaître les pièces tellement elles ont été remaniée dans un nouveau style (vous êtes vraiment bons si vous arrivez à les reconnaître du premier coup...). À écouter en premier: The Trooper de Iron Maiden, We're Not Gonna Take It de Twisted Sister et Seasons In The Abyss de Slayer.
Cote: 7,5