samedi 26 juin 2010

Ozzy Osbourne (Scream) - pésenté à l'émission Rock Classique du 25 juin 2010


Ozzy Osbourne
Scream
(heavy métal)
Sortie: le 22 juin 2010)

Ozzy est un des plus gros nom de la scène métal et un véritable pionnier du genre qu'on pourrait qualifer, comme l’a fait un de mes amis, de "véritable Elvis du métal", rien de moins. Il est tout à fait indéniable que nous avons à faire ici à un une véritable icône qui mérite passablement de respect. Il vient de sortir son 10ième album studio en solo intitulé Scream.

Je dois toutefois vous avouer d’emblée que je ne suis pas un fan de Ozzy en solo. Je trouve que ses albums sont pas mal tout le temps inégaux et souvent de mauvais goût – il a tendance entre autres à y insérer des ballades qui sont absolument grotesques et imbuvables de sirop - et ses textes sont souvent tout à fait poches et ridicules qui rendent inconfortables les auditeurs. En outre, depuis la téléréalité The Osbournes qui a révélé la famille Osbourne au grand public dans leur intimité, Ozzy a perdu beaucoup de crédibilité rock, la plupart du monde le prenant dorénavant pour un véritable bouffon pathétique, ce qui fait que ce n’est pas tellement valorisant de se dire fan d’Ozzy depuis une dizaine d’années...

Scream marque l'arrivée d'un tout nouveau guitariste pour Ozzy, le grec Gus G de la formation power métal Firewind qui vient ainsi succéder à Zakk Wylde et à des grosses pointures comme Randy Rhoads et Jake E Lee. Gus G. n’est pas le plus grand des guitaristes qu’Ozzy a eu, mais – comme on dit en bon québécois – il "fait la job" et reprend (et émule) le style de Zakk Wylde en y ajoutant une touche de modernité qui ne va cependant pas plaire à tous. Entre autres éléments qui font tiquer, le "Madman" – dont la voix est de plus en plus moche - a procédé à sa tentative de "modernisation" de sa musique avec notamment l'ajout d'effets électroniques dans sa voix et dont l'effet n'est pas des plus heureux (chose qu'il avait commencé à faire sur l’album précédent, Black Rain et qui ne m'avait pas tellement plu). Cependant, Scream n'est pas le pire des albums de Ozzy et il est tout à fait dans la lignée des précédents, c'est-à-dire avec certains bons trucs, mais aussi des choses complètement inutiles et ennuyantes.
Cote:6

dimanche 20 juin 2010

Tom Petty and the Heartbreakers (Mojo) - Pésenté à l'mission Rock Classique du 18 juin 2010


Tom Petty and the Heartbreakers

Mojo
(blues rock)
Sortie: le 15 juin 2010

Mojo est le premier album studio en 4 ans pour Tom Petty, soit depuis le disque Highway Companion qui date de 2006 et le premier album en 8 ans avec son groupe les Heartbreakers puisque The Last DJ remonte à en 2002. J'ai toujours pensé que les Heartbreakers étaient un groupe de musiciens absolument prodigieux, en particulier le guitariste Mike Campbell qui accompli un travail fantastique à la guitare slide, mais aussi le claviériste Benmont Tench qui est vraiment un homme de goût, ce qui fait que j’ai beaucoup aimé ce nouvel album qui est très calme, très inspiré et qui réussi à recréer le son Chicago Blues des années 50 qui caractérisait l’étiquette de disques Chess. Ce n’est pas un disque qui accroche à la première écoute mais après deux ou trois auditions j’étais absolument conquis. Évidemment les critiques sont mitigées. C’est vrai que la voix de Tom n’est pas à son meilleur, mais il faut dire qu'l n’a jamais été un grand chanteur de toutes façons - et on n’en est tout de même pas rendu au point où Bob Dylan en est tout de même... On a aussi critiqué les textes qui ne sont pas assez profonds aux goûts de certains. D’autres vont peut-être trouver que c’est un album carrément plate mais, je le répète, je l’ai vraiment beaucoup apprécié et il s’en va assurément sur mon baladeur pour y passer l’été.

À écouter en priorité: I Should Have Known It, Lover's Touch, First Flash Of Freedom et Jefferson Jericho Blues qui ouvre l’album et qui commente le badinage auquel le Président américain se serait livré avec une de ses servantes noires au temps de l’esclavage.
Cote: 9

Triptykon (Eparistera Daimones)


Triptykon
Eparistera Daimones
(doom/black metal)
Sortie: déjà disponible

Triptykon est le tout nouveau projet musical de Tom Gabriel Warrior suite à la disparition de Celtic Frost et il s'agit vraiment d'un de ses meilleurs albums en carrière. Très inspiré, il est de très loin supérieur au dernier disque de Celtic Frost, Monotheist.
Cote: 8,5

dimanche 13 juin 2010

Vanden Plas (The Seraphic Clockwork) - présenté à l'émission Rock Classique du 11 juin 2010)


Vanden Plas
The Seraphic Clockwork
Métal progressif
Sortie: 22 juin 2010 en Amérique du nord

Vanden Plas est un des gros noms du mouvement métal progressif – un des groupes les plus en vue du genre. Ce quintet allemand existe depuis 1985 mais leur premier album remonte toutefois à 1994. Il s'agit d'un groupe que j’aime bien personnellement puisqu'ils ont de bonnes qualités de mélodistes et un très bon chanteur en la personne de Andy Kuntz, en plus d'un fantastique guitariste du nom de Stephan Lill. Les deux hommes sont accompagnés par une section rythmique très efficace, appuyée par un claviériste de goût du nom de Gunter Werno (qui a déjà prêté main forte à des gros noms du métal comme Angra, Kamelot et Planet X).

Ce nouvel album studio, leur sixième, est intitulé
The Seraphic Clockwork et il s’agit de leur premier en 4 ans puisque le précédent, un album concept intitulé Christo, remonte à 2006 – album qui, en passant, m’avait plutôt laissé indifférent (je l’avais trouvé pas mal plate et je ne l’ai presque pas écouté). Ce n’est pas le cas du nouveau qui m’est apparu infiniment meilleur que son prédécesseur et qui est aussi un album concept basé sur une histoire de science fiction de Andy Kuntz qui tourne autour d’un voyage dans le temps lié à l'histoire religieuse.

Musicalement c’est un disque qui est - à mon sens - beaucoup plus accrocheur que le précédent. Ce n'est pas le meilleur disque de Vanden Plas (il n’est pas aussi bon à mon avis que
Beyond Daylight) mais il est supérieur à Christo, un album qui était pauvre en mélodies mémorables. The Seraphic Clockwork m’est apparu plus inspiré sur cet aspect. Ceux qui apprécient le métal progressif européen ou les groupes à la Dream Theater ou Shadow Gallery devraient priser ce nouvel opus de Vanden Plas. À écouter en priorité : Scar Of An Angel, Holes In The Sky.
Cote: 7,5

Evil Survives (Powerkiller) - Présenté à l'émission Rock Classique du 11 juin 2010


Evil Survives
Powerkiller
(heavy métal tradionnel)
Sortie : déjà disponible

Evil Survives est une formation originaire de Winnipeg au Manitoba qui existe depuis 2008 et qui vient tout juste de faire paraître son deuxième album, qui est disponible uniquement en format vinyle (j'adore ça ! – "Seulement disponible en vinyle"...) et qu'ils ont intitulé Powerkiller. À l’instar de deux autres nouvelles formations canadiennes dont je vous ai entretenus dernièrement, soit Omega Crom et Striker, les membres de Evil Survives sont tout à fait passionnés de métal anglais du début des années 80, la "new wave of british heavy metal" qui a produit entre autres des groupes comme Iron Maiden, Judas Priest, Saxon et Diamond Head. Evil Survives est tout à fait dans cette mouvance.

Évidemment le chanteur du quintet n’est pas aussi bon que celui de Striker, mais il est vraiment une très grosse coche au dessus de celui d’Omega Crom (définitivement le moins bons des trois groupes). Ceux qui aiment le métal simple, mélodique et très énergique risquent d’être intéressés. Par contre, c’est un disque qui est très inégal et moyen. Il vaut tout juste un 6 sur 10 et cela uniquement pour l’effort. Je ne le conseille pas vraiment mais il renferme tout de même quelques bons moments dont, entre autres, la pièce instrumentale Ferraria Puel.
Cote : 5

dimanche 6 juin 2010

Heathen (The Evolution of Chaos) - présenté à l'émission Rock Classique du 4 juin 2010


Heathen
The Evolution of Chaos
Thrash metal
Sortie: déjà disponible

Heathen est une formation de vétérans de la scène thrash de la région de San Francisco qui existe depuis 1984. Dans les années 1980 ils ont sorti seulement un disque intitulé Breaking The Silence (1987), suivi d’un deuxième en 1991 intitulé Victims Of Deception. Par la suite ils sont disparus et, à part un album compilation avec quelques inédits et reprises en 2004, on n’a plus entendu parler d’eux.

Sauf que là ils viennent de causer une surprise avec ce tout nouveau disque, The Evolution Of Chaos, qui est sorti il y a un bout de temps mais que j’ai entendu pour la première fois il y a quelques semaines et qui est franchement très bon. Le groupe est dirigé par le guitariste Lee Altus qui gagne sa vie avec Exodus (c’est lui le 2ième guitariste de Exodus). Je vous en ai parlé du dernier album d’Exodus il y a 2 semaines, un album que je n’ai pas tellement aimé. Je n’ai pas changé d’avis à son égard, mais si vous êtes amateur de thrash, je vous conseille plutôt cet album de Heathen qui vaut vraiment le détour puisqu'il s'agit vraiment un très bon disque du genre. Pas aussi bon que le dernier Overkill mais de très loin supérieur au dernier Exodus.

Le seul point négatif du disque c’est la pièce Heroe’s Welcome qui est une espèce d’hommage poche aux soldats américains – après ce que George Bush et Dick Cheney ont fait en Irak, je ne pense pas qu’ils ont raison de se péter les bretelles – le public de Montréal l’a rappellé bruyamment au chanteur de Slayer, Tom Araya en le huant copieusement quand il a rendu hommage aux "valeureux" soldats en Irak lors d'un concert au Centre Bell – il a eu l’air très surpris de l’opinion que les gens ont en dehors des Etats-Unis de l’armée américaine…Heathen y vont eux aussi d’un hommage poche mais ça demeure la seule fausse note du disque qui vaut bien un 8 sur 10.
Cote : 8

Coheed and Cambria (Year of the Black Rainbow) - présenté à l'émission Rock Classique du 4 juin 2010


Coheed and Cambria
Year of the Black Rainbow
Rock/métal progressif
Sortie: déjà disponible

Ce nouvel album de la formation américaine Coheed and Cambria, Year of the Black Rainbow, suscite un certain intérêt chez les amateurs de rock alternatif et de métal à tendances progressives. Il a récolté de très bonnes critiques dans certaines publications spécialisées.

Coheed and Cambria , à l’instar de Mars Volta, font une musique moderne mais dont les influences progressives sont tout à fait évidentes – on pense à Rush et à Dream Theater surtout - sauf que le degré de virtuosité des musiciens n’est pas aussi évident ou épatant qu’il ne l’est dans le cas de leurs deux mentors. Coheed and Cambria oeuvrent dans la même mouvance que Mars Volta, mais je vous dirais que ce n’est vraiment pas aussi bon que ce que font ces derniers (et c’est surtout beaucoup moins éclaté et plus conservateur). C’est bon mais pas autant que Mars Volta. Personnellement jai connu ce quatuor originaire de l'état de New York avec leur 2ième album, In Keeping Secrets Of Silent Earth Three paru en 2003 et qui avait attiré mon attention à cause de la pièce Favour House Atlantic. Je ne suis pas devenu un fan mais j’ai trouvé leur démarche intéressante parce que, ce qu’il faut savoir c’est que, les cinq albums studio de Coheed and Cambria sont en fait un seul et même concept du nom de Amory War qui s’étire sur tous leurs disques et dont le dernier représente la conclusion. C’est probablement un record – souvent on parle d’albums concept (souvent des albums doubles) mais là il s’agit d’un concept qui est étalé sur cinq disques. C’est du jamais vu.

Musicalement c’est pas mal moins original. Coheed and Cambria me fait penser au Rush des années 80 et 90 mais avec un gros côté Emo, un genre que je suis absolument incapable de blairer. Personnellement je trouve la voix du chanteur Claudio Sanchez - qui est une espèce d’émule de Geddy Lee des débuts mais avec un ton affecté à la Emo,). absolument insupportable Je n’ai aucun problème avec la voix de Cedric Bixler-Zavala de Mars Volta qui est – elle aussi - très haut perché à la Geddy Lee, mais qui possède un style tout à fait excentrique. Par contre, je suis tout à fait agacé par la voix de Claudio Sanchez qui est très plaignarde, geignarde et très peu virile. On a l’impression de l’entendre brailler constamment et ça me déplaît beaucoup personnellement. Évidemment on dira que Coheed and Cambria mélange le rock progressif au emocore et que cela est tout à fait normal mais ce ton de braillard me déplaît personnellement au plus haut point.

En outre, je ne pense pas que Year of the Black Rainbow est le meilleur album de Coheed and Cambria. Je lui donne seulement 6,5 sur 10. C’pas fort. Dans le genre procurez-vous plutôt le dernier Mars Volta, Octahedron qui est sorti l’année dernière et qui était infiniment meilleur.
Cote: 6,5

Striker (Eyes In The Night) - présenté à l'émissin Rock Classique du 28 mai 2010


Striker
Eyes in the Night
Heavy métal traditionnel
Sortie: déjà disponible

Il s'agit ici d’un tout nouveau et jeune groupe de métal canadien du nom de Striker. Un très bon quintet de heavy métal traditionnel fortement influencé par la vague de métal britannique des années 80. Leur musique sonne un peu... en fait beaucoup comme du Judas Priest, du Saxon et du Iron Maiden des débuts. C’est dans la mouvance d’un autre groupe canadien dont je vous ai parlé il y a quelques semaines du nom de Omega Crom, sauf que Striker possède vraiment un excellent chanteur, une espèce d’émule talentueux de Bruce Dickinson du nom de Dan Cleary qui a formé le groupe à Edmonton avec le guitariste Ian Sandercock il y deux ans à peine. Ils citent comme influences Jag Panzer, Manowar et… Iron Maiden (bien sûr).

Ils viennent de faire paraître leur premier album intitulé Eyes In The Night et qui est présenté dans une pochette malheureusement très laide et qui fait vraiment années 1980 mais vous pouvez être assurés qu'on a à faire ici à du très bon heavy métal qui risque de plaire aux amateurs de power qui aiment beaucoup des groupes comme Primal Fear. En fait, Striker ferait une excellente première partie pour Primal Fear...
Cote: 7

Stone Temple Pilots (Stone Temple Pilots) - présenté à l'émission Rock Classique du 28 mai 2010


Stone Temple Pilots
Stone Temple Pilots
(rock)

Sortie : le 25 mai 2010


Véritable quatuor de survivants de la vague grunge des années ’90, Stone Temple Pilots vient de faire paraître, avec cet album homonyme, leur premier album en 9 ans puisque le précédent, Shangri-La-Dee-Da, est sorti en juin de l’an 2001, un disque que je n’avais pas tellement aimé et que j’avais trouvé bien ennuyant et peu inspiré.

STP est de retour avec un peu la même recette qu’ils utilisent depuis leur 3ième album, Tiny Music... de 1996, c'est-à-dire un mélange de hard rock et de pop qui navigue entre ce que font Aerosmith mais avec une tendance « Beatles ». Stone Temple Pilots me font beaucoup penser à ce que fait Cheap Trick depuis toujours puisqu'il s'agit de hard rock mais avec une forte propension vers la sunshine pop. Ceux qui aiment Cheap Trick doivent assurément aimer Stone Temple Pilots.

Bien que très loin d'être génial, j’ai trouvé ce disque infiniment meilleur que leur précédent et il m'est apparu en général assez inspiré. Malheureusement il y a aussi du remplissage et le groupe aurait eu intérêt à sortir un album moins long sur lequel ils auraient pu mettre le paquet sans diluer l’ensemble avec des pièces moins intéressantes. Mais, comme l’a noté fort judicieusement le critique du All Music Guide, Stephen Thomas Erlewine, ce nouvel album homonyme vient prouver de façon très éloquente que les membres de Stone Temple Pilots ont vraiment besoin les uns des autres. On l’a vu, depuis une quinzaine d’années, le chanteur Scott Weiland a eu de très sérieux problèmes de drogues qui ont nuit à la carrière de Stone Temple Pilots sérieusement et poussé ses membres à tenter de faire des carrières parrallèles : les frères Deleo avec Army Of Anyone et Scott Weiland en solo. Leurs disques n’étaient pas mauvais, mais ce n’était pas non plus « terrible ». Ils sont mieux ensemble et sur la pièce d’ouverture, Between The Lines, Weiland y fait référence.

Ça ne casse rien mais je pense que c’est un bon album de retour. Reste à savoir si ça va tenir le coup, en tout cas il ne m’ont pas tellement impressionné en spectacle il y a deux ans – ce n’était pas mauvais, mais ce n’était pas vraiment bon non plus…

à écouter en priorité: Dare If You Dare.
Cote: 7

Rolling Stones - Exile On Main Street (remastered 2010 limited edition with bonus tracks) - Présenté à l'émission du vendredi 28 mai 2010


The Rolling Stones
Exile On Main Street (2010 remastered limited edition with bonus tracks)
Rock
Sortie : 18 mai 2010

On vient de ressortir en grandes pompes une version remasterisée d’un des chefs-d’œuvres des Rolling Stones, l’album double Exile On Main Street paru à l’origine en 1972 – un disque qui avait été mal accueilli à sa sortie initiale par les fans et les critiques mais qui, avec le temps, est devenu un véritable album culte que plusieurs n’hésitent pas à qualifier de « Plus grand albums de rock ‘n’ roll de tous les temps » - rien de moins. Personnellement je ne partage pas cette haute opinion – ce n’est même pas mon album des Stones préféré puisqu’il arrive bien après Let It Bleed et même après Sticky Fingers, Beggar’s Banquet et Their Satanic Majesties Request - mais Exile On Main Street est un très bon album des Stones. On peut dire qu'il est peut-être plus égal que les albums pré-cités, mais il est beaucoup moins audacieux que ne l'était par exemple Let It Bleed de 1969.

Exile On Main Street est un album de rock ‘n’ roll dépouillé sur lequel on retrouve du country, du blues, du gospel, du soul et du R&B. Le plus gros reproche que la plupart des fans critiques des Stones lui font c’est qu’on n’y retrouve pas autant de gros canons que sur les albums précédents et que les pièces y sont plutôt fades. C’est vrai que comparativement à Brown Sugar qui ouvre Sticky Fingers, Rocks Off fait un peu pitié.

Exile On Main Street est l’album qui a clôt la période la plus productive, faste et heureuse des Stones, soit la période entre 1968 et 1972 – à partir du moment où les ennuis de Mick et Keith avec la justice anglaise ont été terminés, jusqu’à l’époque de leur séjour dans le sud de la France.
Parce que, fait historique important dans la genèse de ce double album vinyle, en 1972 les Stones ont dû quitter l’Angleterre à cause de leurs ennuis avec le fisc (s’ils ne l’avaient pas fait, ils auraient été complètement ruinés financièrement - déjà qu’ils avaient été volés de façon éhontée et lavés par leur ancien gérant, Allen Klein, le fisc anglais allait manger le reste de leurs avoirs et même apparemment ce qu’ils n’avaient plus). C’est donc dire que les Stones n’avaient pas le choix de quitter leur Angleterre natale pour s’expatrier pour éviter ainsi la ruine – exactement ce que Led Zeppelin ont dû faire quelques années plus tard puisque le fisc anglais voulait gruger 93% de leurs revenus dont une bonne partie étaient en fait dans les poches de Allen Klein depuis longtemps aux Étas-Unis. Les Stones ont donc choisi de s’installer sur la Côte d’azur et Keith Richards a loué une villa extrêmement chic sur le bord de la mer – la Villa de Nellcôte - un véritable petit château qui a été occupé par les nazis pendant la 2ième guerre mondiale et qui leur a servi de quartier général.

L’album a été enregistré dans le sous-sol de la vaste demeure somptueuse dans laquelle on a installé le fameux studio portable des Stones. À cette époque-là, Keith Richards était un véritable bourreau de travail apparemment et son éthique était très élevée. Il travaillait constamment et le groupe enregistrait à tout moment, de jour mais aussi beaucoup de nuit. Ça a donc donné plein de chansons et d’enregistrements issues de ces sessions (même si le tout s’est déroulé dans une atmosphère isolée et d’hédonisme souvent près de la décadence - beaucoup de drogues et d’alcool ont accompagné les sessions d’enregistrement de la Villa de Nellcôte).
C’est la raison pour laquelle Exile On Main Street est devenu un album double. Les Stones n’avaient pas le choix vu l’abondance du matériel qu’ils avaient créée et la productivité dont ils avaient fait preuve.

Mais le plus drôle dans tout ça c’est qu’il en est resté des pièces inédites des sessions de Exile et c’est ce qui fait l’intérêt de cette réédition puiqu’on y retrouve un CD complet de pièces inédites depuis 38 ans et de versions tout à fait différentes de certaines pièces qu’on retrouve sur l’album original. Bien sûr, il y a souvent une très bonne raison pour laquelle un groupe ou une étiquette de disque choisit de ne pas inclure telle ou telle pièce sur un album – on fait un choix au détriment de certaines chansons plus faibles ou moyennes qui restent ainsi dans les tiroirs.
Le choix qu’on retrouve sur la version originale de Exile était excellent et on s’en rend compte quand on écoute le matériel inédit qu’on retrouve sur la toute nouvelle version remasterisée de l’album. À part la pièce Plundered My Soul il n'y a pas grand chose de vraiment mémorable sur le disque. Les versions alternatives sont inférieures et demeurent des versions « démo » de ces classiques que sont Tumblin’ Dice, Loving Cup et Soul Survivors.
C’est donc dire que cette version remasterisée s’adresse uniquement aux gros fans des Stones – pas au public en général. C’est un beau cadeau à offrir à un vrai fan des Stones qui veux tout connaître d'eux.

Mais ça demeure que Exile On Main Street est un des grands moments des Stones et que c’est probablement le sommet créatif de Keith Richards dont on pourrait dire que c’est l’album puisque Mick Jagger et le bassiste Bill Wyman étaient plus effacés sur ce disque (Mick a seulement contribué au disque en lui amenant son petit côté gospel et soul qu’il a concocté avec le claviériste Billy Preston).

Apparemment que Mick Jagger a réenregistré certains passages en studio de ces pièces inédites en 2009 – en tout cas ça ne paraît pas trop je trouve. Ça a été fait avec respect.

Cote: 10