dimanche 4 avril 2010

Roky Erickson with Okkervil River (True Love Cast Out All Evil) - Présenté à l'émission Rock Classique du 2 avril 2010


Roky Erickson with Okkervil River
True Love Cast Out All Evil
(rock)
Sortie: le 20 avril 2010
Le texan Roky Erickson n’est pas connu du grand public, mais uniquement par les connaisseurs de rock psychédélique comme étant un des instigateurs de ce mouvement dont il est un des pionniers avec son groupe légendaire les Thirteenth Floor Elevators que certains considèrent comme la première véritable formation du genre.
Roky n’a pas eu la vie facile. On dit qu'il a développé des problèmes psychiatrique après avoir fait de l'acide plus de 300 fois dans les années 1960. En outre il a été jeté en prison en 1969 avec des gens aux prises avec de très sérieux problèmes psychiatriques – des violeurs et des meurtriers, tout ça parce qu’il avait été arrêté en possession d’un seul joint. On a voulu en faire un exemple auprès des jeunes et il a fait 3 ans de prison avec de sérieux criminels (tout ça à cause d’un seul joint!!!). Ça a gâché sa vie et sa carrière évidemment et ça a sérieusement aussi atteint – bien sûr - son équlibre psychologique. Il ne s’en est jamais vraiment remis. Bien que les 13th Floor Elevators soient devenus un groupe culte et légendaire, Roky est resté pauvre et dans l’ombre toute sa vie.
Dans les années '80 et '90 Roky n’allait définitivement pas bien, mais des gens ont vu à son rétablissement depuis dont son frère Sumner et son fils Jegar qui ont tous les deux grandement contribué à le remettre sur pied, de concert avec le chanteur Henry Rollins qui a généreusement payé les factures d’hôpital afin que Roky guérisse de ses bobos et se refasse une santé. Ce qui fait qu’il est au mieux de sa forme en ce moment, mieux qu’il ne l’a jamais été depuis des décennies. Il vient de faire paraître ce nouvel album, True Love Cast Out All Evil, qui est un puissant témoignage de son combat et de la vie difficile qu’il a menée.
L'album commence avec un enregistrement que la mère de Roky a fait de lui lors d’une visite qu’elle lui a fait à la prison à la fin des années 1960 – une prison qui porte le joli nom de "Rusk State Maximum Security Prison For The Criminally Insane". Sur cet enregistrement de qualité douteuse on entend Roky qui chante une chanson douce qui parle de Jésus en s’accompagnant à la guitare, en duo avec un autre détenu. Peu à peu on entends des instruments qui se rajoutent et le tout culmine avec un paquet de sons hétéroclites jusqu’à l’instant présent et la pièce Ain’t Blues Too Sad. Le reste de l’album est constitué de pièces que Roky a écrit tout au long de sa vie. C’est donc très profond et personnel comme album, un véritable exutoire qui fait état de son existence très douloureuse.
Comme vous vous en doutez, c’est loin d’être « jojo » comme album, c’est plutôt le testament d’un homme et d’un artiste talentueux que la vie a fortement éprouvé. C’est très rare pour un artiste rendu à la fin de sa carrière de sortir quelque chose d’aussi profond et inspiré. C’est tout à fait digne d’intérêt, particulièrement pour les amateurs d’indie rock qui recherchent de la profondeur et du vécu.
Aujourd’hui Roky va beaucoup mieux qu’il ne l’a été dans sa jeunesse. Il voyage beaucoup et donne des spectacles partout dans le monde pour la première fois de sa vie, ce qui est plutôt triste puisqu’il est maintenant dans la soixantaine. Mais au moins il peut se consoler puisqu’il a son lot de supporters et de fans parmi lesquels on en retrouve de très célèbres et prestigieux comme Iggy Pop entre autres.
Cote: 8

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire