samedi 24 septembre 2011

Opeth (Heritage) - Présenté à l'émission Rock Classique du 23 septembre 2011


Opeth
Heritage
Rock Progressif
Sortie: 20 septembre 2011

Formation vénérée par certains, carrément détestée et méprisée par d’autres, Opeth était à ses débuts un quatuor de death métal extrême qui s’est métamorphosé en quintet en cours de route jusqu’à devenir un groupe de métal progressif parmi les plus respectés du genre dans les dernières années. Leur public a pris de plus en plus d’ampleur depuis ce que beaucoup considèrent comme leur chef-d’œuvre, l’album Blackwater Park de 2001.

Ce n’est pas un secret pour personne, un peu à l’instar de Lee Dorrian de Cathedral, le leader de Opeth, Mike Akerfeldt, est un très grand amateur et connaisseur de rock et de progressif du début des années 70 et – évidemment – sa musique s’en ressent. On l’a vu dès Blackwater Park mais c’est devenu tout à fait évident avec la sortie de l’album Damnation en 2003 qui était un album de rock progressif pur que Mike avait présenté à l’époque comme un disque "expérimental". Ça n’a pas plu à tout le monde et celui-ci, Heritage, va surprendre et assurément il ne plaira pas à plusieurs. C’est que Opeth ont définitivement abandonné leur côté métal. Mike Akerfeld n’a pas dit qu’il n’y reviendrait jamais mais, pour le moment, Opeth ont mis de côté cette facette et ils sont très heureux de ce choix. Fini donc les « blast beats », la voix death – le growl, Mike chante maintenant avec sa très belle voix à la David Gilmour et la musique est vraiment dominée par les claviers « vintage »: le moog, le mellotron et le Fender Rhodes, chose d’autant plus étonnante vu la défection de leur claviériste Per Wiberg qui a quitté au printemps après les enregistrements de l’album, ce qui est dommage parce que j’ai toujours trouvé son jeu excellent et de bon goût (il avait aussi une très bonne présence sur scène). La séparations s'est faite de façon un peu acrimonieuse, ce qui est d'autant plus dommage ( sur la pochette on le dépeint comme un fruit pourri qui tombe d'un arbre...).

On est vraiment dans le rock progressif ici avec Heritage et même, c'est souvent plus près du folk que du rock... Ce 10ième opus studio des suédois se rapproche plus de Caravan, King Crimson et de Jethro Tull que du groupe qui a sorti Orchid en 1995. En l'écoutant certains passage m'ont aussi rappellé les premiers albums de Rainbow.

J'ai beaucoup aimé la très belle Marrow of the Earth et la douce instrumentale qui donne son titre au disque, ainsi que les morceaux I Feel The Dark, Lines In My Hand et Slither. Ce qu'il faut savoir, c’est que Heritage est un opus très difficile d’accès et qui ne va pas faire l’affaire des amateurs de métal qui appréciaient le côté plus méchant de Opeth mais à ça Mike Akerfelt répond : "les vieux albums sont toujours là pour eux". C'est vraiment très courageux de sa part et tout à fait admirable. Pour ceux qui n’ont pas aimé la pièce The Devil’s Orchard sortie en single en août, dites-vous bien que c’est la plus accessible du lot et celle qui se rapproche le plus de ce que Opeth faisait auparavant. Moi je l’ai bien aimé ce disque mais c’est loin d’être mon préféré. Je lui donne pas plus que 8 sur 10.

Rockpile (Live In Montreux 1980) - Présenté à l'émission Rock Classique du 23 septembre 2011


Rockpile
Live At Montreux 1980
Pub Rock
Sortie: déjà disponible

Rockpile était le groupe de deux passionnés de rock ‘n’ roll traditionnel « pur », c'est-à-dire Dave Edmunds et Nick Lowe, respectivement guitariste et bassiste en plus d’être tout les deux chanteurs. Ils mélangeaient le rockabilly à des éléments country et pop. À cause de considérations contractuelles Rockpile n’ont pas été capables d’enregistrer sous le nom de leur groupe, mais il ont tout de même sorti des disques en tant qu’albums solo, soit de Nick Lowe, ou de Dave Edmunds, ce qui fait que Rockpile en tant qu’entité bel et bien identifiée ont fait un seul album studio qui est paru en 1980 intitulé Seconds of Pleasure. toutefois il faut préciser que Rockpile ont tourné beaucoup en Angleterre à la fin des années 1970 – ils ont donné beaucoup de spectacles - et ils se sont fait une réputation de groupe fantastique en concert, ce qui a suscité de très grandes attentes de la part du public et des critiques par rapport à leur premier disque qui en a malheureusement déçu plusieurs à cause de ses sonorités très légères, alors que le groupe était très cru et intense en concert.

Ce qui nous amène à ce disque en spectacle tout à fait unique et qui vient tout juste de paraître, Live At Montreux, enregistré en 1980 mais que l’étiquette de disques Eagle Rock vient tout juste de sortir pour la première fois 31 ans plus tard. Document unique puisque Rockpile s’est séparé peu de temps après la sortie de leur seul et unique album studio et tout juste après avoir donné ce concert à Montreux en Suisse – séparation très acrimonieuse d’ailleurs de ce quatuor qui était associé à la new wave à l'époque et qui me sonne pas entièrement rock ‘n’ roll comme leurs racines l'auraient laissé croire. Même si Rockpile était sur le point d’imploser au moment du concert de Montreux, on ne sent pas de tension entre les musiciens. Le groupe est très « tight » et très rock, sauf sur quelques pièces à saveur un peu plus pop comme Girls Talk, Teacher Teacher et So It Goes, mais ça reste quand même bon et acceptable. C’est assez intéressant pour ceux qui se demandent ce qui se faisait de bon dans le rock à la fin des années 70, début 80. Ça vaut un bon 7 sur 10.

Canned Heat Live At Montreux 1973 - Présenté à l'émission Rock Classique du 23 septembre 2011


Canned Heat
Live At Montreux 1973
Blues Rock
Sortie: déjà disponible

L’étiquette de disques Eagle Rock vient de sortir et qui constitué de matériel inédit que Canned Heat a enregistré lors d’un concert qu’ils ont donné à Montreux en Suisse en 1973 intitulé tout simplement Live At Monterrey 1973. Canned Heat, véritable groupe de puristes du blues qui existe toujours mais qui ont été vraiment à leur sommet artistique à la fin des années 1960, mais ils ont eu le grand malheur de perdre un très gros morceau quand leur chanteur et guitariste Alan Wilson est décédé en 1970. Ils ont néanmoins poursuivi avec encore plein de brio avec l'autre chanteur du groupe, Bob Hite, surnommé The Bear qui brille tout à fait sur cet album de matériel inédit dont on se demande bien pourquoi leur étiquette de disques a attendu quasiment 40 ans avant de le sortir. On y retrouve entre autres deux versions en concert de deux de leurs plus gros canons, c'est-à-dire Let’s Work Together et, surtout, On the Road Again.

Très bon album pour les amateurs de blues rock. Ça donne un très bon aperçu du savoir faire de Canned Heat en spectacle. Ça vaut un 7,5 sur 10.

samedi 17 septembre 2011

Anthrax (Worship Music) - Présenté à l’émission Rock Classique du 16 septembre 2011


Anthrax
Worship Music
Métal thrash
Sortie: 13 septembre 2011

C’est drôle parce qu'avant d'écouter les trois disques que je devais critiquer cette semaine, c’est vraiment celui de Alice que j’avais le plus envie d’entendre. En fait, j’irai même plus loin en disant que je n’étais pas du tout emballé d’entendre ni le Dream Theater, ni le Anthrax parce que ce dernier groupe a eu l’air pas mal fou depuis une dizaine d’années et ils en ont déçu plus d'un. Charlie Benante et Scott Ian ont congédié tout le monde dans le quintet à un moment ou un autre avant de les réengager, tout en passant d’un chanteur à l’autre, avant de ramener définitivement Joey Belladonna. En fait, la situation de Anthrax était tellement ridicule à un moment donné que pendant qu’ils enregistraient leur disque avec un inconnu du nom de Dan Nelson, ils donnaient des spectacles avec John Bush de Armored Saint (une des plus belles voix du métal qu'il avaient pourtant congédié de façon cavalière quelques années auparavant), avant de se décider de tout effacer ce que Nelson avait fait pour le disque avant de tout réenregistrer avec Joey Belladonna cettee fois-là. Ça ne fait donc pas très sérieux et ce n’est rien pour bâtir un quelconque engouement pour une sortie d’album.

Donc, voyant cela je ne m’attendais pas à grand-chose et, à l’instar de Dream Theater, l’écoute de leur dernier album ne m’emballait vraiment pas. Sauf que, ironiquement, c’est le disque de Alice Cooper qui m’a vraiment déçu et déplu, alors que j’ai vraiment aimé les deux autres. Tellement que Worship Music a été mon album de la semaine. C'est sans aucun doute leur plus inspiré depuis la fin des années 80, leur plus solide et métal. Toutes les pièces sur le disque sont dignes d’intérêt – ils sont en feu Anthrax! Dès Earth On Hell ça décape et des morceaux comme The Devil You Know, In The End, The Giant et Fight ‘em ‘til You Can’t sont de véritables brûlots et de futures classiques de Anthrax. On y retrouve aussi un hommage à Judas Priest que le groupe a tout simplement intitulé « Judas Priest ». C’est un disque que je vais assurément écouter beaucoup cet automne.
Cote : 9

Alice Cooper (Welcome 2 My Nightmare) - Présenté à l’émission Rock Classique du 16 septembre 2011


Alice Cooper
Welcome 2 My Nightmare
Shock Rock
Sortie: 13 septembre 2011

Hollywood nous a habitué depuis longtemps à ces suites qui suivent invariablement chacun des gros succès au box office. On n’a qu’à penser à l’interminable série des «Freddy Krueger», des «Halloween», «La Momie» et autres «Hellraiser» ou «Back To The Future». Des suites qui déçoivent presque invariablement les cinéphiles. C’est quelque chose qui dénote en quelque part un manque d’imagination. Eh bien il faut croire qu’on en est rendus là aussi dans la musique et le rock puisqu’on a vu sortir dans les dernières années des « suites » à des albums qui ont connu un certain succès. On n’a qu’à penser à Queensryche qui ont sorti une suite à Operation Mindcrime, ou à Meat Loaf avec ses trois Bat Out Of Hell, ce qui est tout à fait ridicule.

Alice a donc décidé de faire de même et a créé une suite à son premier gros succès en solo, un véritable classique du rock des années 1970, Welcome To My Nightmare qui est aussi un de mes albums préférés de tous les temps, un opus qui séduisait de par la variété musicale et l’éclectisme qu’on y retrouvait – un électisme qui, curieusement ne faisait pas défaut et trouvait tout son sens à travers le personnage et le spectacle de Alice Cooper - un type qui a le tour de mélanger le hard rock au music hall et au rock progressif. Album tout simplement brillant, Alice n’a jamais réussi depuis à surpasser ce sommet artistique qui date de 36 ans puisqu’il est sorti en 1975.

Les premières critiques qui sont sorties par rapport à cette nouvelle mouture sont très bonnes, j’ai même lu des critiques absolument dithyrambiques qui l’ont consacré comme le « Meilleur album de Alice » depuis le Welcome To My Nightmare original. Ce sont toutefois des critiques qui m’ont surpris et m’ont laissé perplexe parce que je ne l’ai pas tellement aimé cet album. Welcome 2 m’a irrité dès le départ avec l’utilisation de l’auto-tune qui, comme je l’ai déjà mentionné précédemment à l’émission est un gadget absolument agaçant et déplaisant qui est conçu en fait pour les chanteuses qui chantent faux comme Britney Spears, pas pour les vrais chanteurs. C’est un effet absolument ridicule qui est dénoncé par les musiciens sérieux et qui va, j’en suis convaincu, très mal vieillir - dans une dizaine d’années je suis sûr que les gens vont entendre ça et en rire, un peu comme on rit aujourd’hui des drums électroniques et les synthés des années 80. Donc, l’album de Alice commence très mal avec de l’Auto-Tune sur la pièce I Am Made Of You qui fait vraiment « corporate rock » à mon avis.

Sur le reste du disque Alice a tenté de reproduire l’éclectisme du Welcome To My Nightmare original en compagnie du producteur émérite du premier, le canadien Bob Ezrin, qui a travaillé très fort semble-t-il sur cette relecture. Le problème c’est le matériel qui n’est pas à la hauteur de celui qu'on retrouvait sur le premier opus. Les pièces sont tout simplement moyennes en général, médiocre pour le reste. Autre problème, c’est que ce qui passait bien en 1975, passe moins bien en 2011. Les ballades dans le public rock de nos jours, ce n’est pas tellement bienvenu, surtout quand on a pour comparaison un classique comme Only Women Bleed sur le disque original et qu’on nous propose une cochonnerie comme Something To Remember Me By sur le deuxième. Ça fait dur.

C’est d’autant plus aberrant d’apprendre que la chanteuse kétaine Ke$ha et le chanteur country Vince Gill participent tous les deux à l’album sur lequel on retrouve aussi pêle-mêle du vaudeville, du disco, de la pop de garage, des power ballads et même une tentative ratée de rockabilly avec la très poche Ghouls Gone Wild. I’ll Bite Your Head Off est un morceau que Alice a interprété en concert lors de son spectacle à Québec au printemps dernier mais qui sonnait pas mal plus « heavy » en concert que sur le disque. La pièce Disco Bloodbath Boogie Fever se veut une espèce de parodie aussi (mais 35 ans en retard!!!) et n’est ni drôle ni intéressant. Aussi médiocre que la chanson What Baby Wants à laquelle Ke$ha participe et qui est immensément kétaine (un monument de kétainerie et une tache dans la carrière de Alice qui se couvre totalement de ridicule à mon avis avec ce Welcome Two My Nightmare). The Nightmare Returns est curieusement une espèce d’intro mais on la retrouve seulement comme troisième pièce de l’album (!!!).

Ce disque qui m’a vraiment beaucoup déçu. D’autant plus qu’il marquait le retour des membres originaux du Alice Cooper Band soit Michael Bruce, Neil Smith et Dennis Dunaway. Mais au moins ces trois-là jouent sur les meilleures pièces qu’on retrouve sur l’album dont A Runaway Train et When Hell Comes Home. On retrouve aussi les deux guitaristes originaux qui jouaient sur la version originale, Dick Wagner et Steve Hunter. J’ai aimé la version orchestrale instrumentale sur laquelle ces deux derniers jouent - version orchestrale instrumentale de certains des thèmes les plus marquants de la version originale de Welcome To My Nightmare et qui est - intitulée The Underture et qui clôture le disque. J’ai aimé aussi The Congregation qui est très rock et typiquement Alice ainsi que I Gotta Get Outta Here. Mais en général je n’ai pas du tout aimé cet album. C’est même une honte à mon avis que Alice a fait à son album classique original en lui faisant une aussi piètre suite. Ça ne vaut pas plus que 5 sur 10.

Dream Theater (A Dramatic Turn Of Events) - Présenté à l'émission Rock Classique du 16 septembre 2011


Dream Theater
A Dramatic Turn Of Events
Métal progressif
Sortie: 13 septembre 2011

Premier album depuis le départ d’un des deux leaders de cette formation de virtuoses de Long Island dans l’État de New York, c'est-à-dire le batteur Mike Portnoy qui est définitivement un des plus talentueux et spectaculaires de l’Histoire du Rock. C’est dommage parce que, pour l’avoir rencontré personnellement, je peux vous dire que c’est un homme extrêmement sympathique et chaleureux. C’est un peu dommage de l’avoir vu aller perdre son temps avec Avenged Sevenfold et se perdre à droite et à gauche dans des projets qui manquent d’envergure.

Du côté de Dream Theater, il y en a beaucoup qui ne donnaient pas cher de leur peau parce que remplacer un batteur comme Mike Portnoy, c’est pas évident – c’est une méchante pointure de souliers à remplir. Je dois dire que d’emblée je me suis un peu lassé de Dream Theater dans les dernières années puisque les derniers disques qu’ils ont enregistrés étaient plutôt fades et assez moyens. Personnellement je trouve qu’ils ont atteint leur apogée en 2003 avec leur album Train Of Thought qui était absolument excellent et qui montrait le groupe en parfaite symbiose avec les formes progressives et métal.

Les albums qui ont suivi, Octavarium et Systematic Chaos étaient assez moyens mais le suivant, Black Clouds and Silver Lining, m’avait paru comme un retour à la forme sans toutefois m'emballer. C'est donc dire que D Tne m'emballe pas tellement depuis fort longtemps. C’est un groupe qui m’est toujours apparu aussi comme « pas branché », c'est-à-dire déchiré entre des aspirations et une propension vers le progressif et le métal, et des considérations bassement commerciales. Ça m’a toujours un peu irrité, cette dualité entre le monde du métal progressif que Dream T hésite à aborder de plein pied comme l’ont fait des groupes comme Opeth ou Porcupine Tree, et le souci commercial. Malheureusement ce souci mercantile fait que John Petrucci et ses hommes nous affligent invariablement de ballades inintéressantes sur chacun des disques de Dream T.

Tout ça pour dire que je n’étais pas tellement emballé quand est venu le temps d’écouter ce nouveau disque qui m’a toutefois agréablement surpris. Le disque porte très bien son titre, A Dramatic Turn of Events (« Un retournement de situation dramatique ») et c’est exactement ce que c’est. Ils ont su confronter cette situation dramatique – soit en perdant un membre clé très important du groupe – en faisant face à l’adversité et en trouvant un successeur digne de la lourde tâche qui consiste à combler le vide béant laissé par Mike Portnoy. L'homme en question est le vétéran Mike Mangini (anciennement du groupe de Steve Vai et de Extreme) et c'est avec lui qu'ils ont concocté ce qui est un des très bons albums de Dream Theater en carrière, c'est-à-dire un disque qui comporte toutes les qualités et les défauts qu’on retrouve sur tous les albums de Dream Theater (choses pour lesquelles ce quintet hors du commun est connu et vénéré partout dans le monde) : les riffs techniques, la vituosité et les prouesses intrumentales, les rythmiques de haute précision , mais aussi les incontournable ballades cucul moches qui affligent malheureusement chacun de leurs disques. Sur A Dramatic Turn Of Events on se serait bien passé de Far From Heaven et Beneath the Surface.

Mais, je dois dire que ce qu’on retrouve de bon sur ce nouveau Dream T contrebalance nettement ce qui est moins intéressant. En fait, il n’y a que les deux pièces que je viens de nommer qui sont vraiment mauvaises sur le disque, le reste est très bon. Ça fait tout de même une soixantaine de minutes de bon en tout sur un total de 77. De nos jours c'est absolument excellent.
Cote: 9

samedi 10 septembre 2011

Headcat (Walk the Walk, Talk the Talk) - Présenté à l'émission Rock Classique du 9 septembre 2011


Headcat
Walk the Walk, Talk the Talk
Rockabilly
Sortie: déjà disponible

Il s'agit ici du nouvel album du projet rockabilly de Lemmy de Motorhead, Headcat, leur 2ième intitulé Walk the Walk, Talk the Talk qui vient tout juste de sortir. Lemmy a mis sur pied le projet avec le batteur des Stray Cats, Slim Jim Phantom, en 2000 quand les deux hommes ont participé à un album hommage à Elvis intitulé Swing Cats et ils ont commencé à donner des spectacles pour le plaisir avec le guitariste Danny B. Harvey des Rockats qui est venu compléter le trio. Ils ont enregistré un premier album en 2006 intitulé Fool’s Paradise dont j’ai fait tourner plusieurs extraits à Rock Classique depuis des lustres et ils ont aussi sorti la même année un DVD en concert intitulé Rockin’ the Cat Club : Live From the Sunset Strip.

Évidemment le rockabilly et le rock ‘n’ roll des années 50, ce sont les racines et la passion de Lemmy, ce qui fait que ce projet est fait pour la meilleure des raisons, c'est-à-dire « absolument pour le plaisir » et c’est pourquoi c’est aussi un plaisir d’écouter ce disque avec la voix rugueuse de Lemmy qui se débrouille fort bien sur ces classiques des premières années du rock, quand il était lui-même un gamin. Le chanteur de Motörhead a beau avoir une voix extrêmement rugueuse et graveleuse, mais toutes les notes sont bel et bien là , ce qui est tout de même incroyable quand on pense au mode de vie rock ‘n’ roll extrême qu'il mène depuis 50 ans.

Les Hedcats reprennent des chansons de Gene Vincent, Eddie Cochran, Jerry Lee Lewis, Larry Williams, Chuck Berry et même une chanson des idoles de Lemmy, les Beatles, et une de Elvis soit Trying To Get To You. C’est un album dans la même veine que celui de George Thorogood dont j'ai parlé à l'émission la semaine dernière – je l’ai beaucoup aimé. Mais en plus, Lemmy – lui – a eu le très bon goût de ne pas avoir recours à l’auto-tune contrairement au leader des Destroyers – en fait c'est la seule chose que j’ai reproché au disque de George Thorogood qui - tout comme le disque de Headcat - a été enregistré dans la bonne humeur et avec passion. Simultanément les deux hommes ont revisité leurs racines musicales et ils ont l’air de s’être beaucoup amusé. C’est très sympathique, très joyeux et ça vaut bien un 7,5 sur 10.

Onkel Tom Angelripper (Nunc Est Bibendum) - Présenté à l'mission Rock Classique du 2 septembre 2011


Onkel Tom Angelripper
Nunc Est Bibendum
Thrash métal festif
Sortie: déjà disponible

Onkel Tom Angelripper est le chanteur de Sodom, un trio de vétérans parmi les plus respectés de la scène thrash européenne. Il fait carrière en solo depuis une quinzaine d'années. Nunc Est Bidendum est son dernier né. Je ne parle pas l’allemand, mais d’après ce que j’ai lu, les paroles des albums solo de Tom Angelripper tournent pas mal toutes autour des plaisirs de la dive bouteille – des chansons à boire qui vantent facétieusement les plaisirs éthyliques. En tout cas c’est de la musique très joyeuse et divertissante – entre le folk/pagan métal festif et le thrash. Un bon petit album.
Cote: 7,5

Enslaved (The Sleeping Gods) - Présenté à l'mission Rock Classique du 2 septembre 2011


Enslaved
The Sleeping Gods
Métal progressif extrême
Sortie: déjà disponible

Enslaved est, bien évidemment et cela depuis fort longtemps, un de mes groupes de métal progressif extrême préférés et c'est pourquoi je me suis absolument précipité sur leur tout nouveau maxi intitulé The Sleeping Gods qui vient de sortir et qui est, c'est ça le plus merveilleux, tout à fait gratuit sur le web. Enslaved vous offrent le téléchargement de ce nouveau EP sur le site de Scion A/V et cela à aucun frais. On y retrouve 5 pièces - dont deux instrumentales - tout à fait dans la mouvance des précédents albums de Enslaved, soit Vertebrae et Axioma Ethica Odini. Ça vaut vraiment la peine de le télécharger ce maxi si vous appréciez le métal progressif extrême puisque comme toujours le matériel de Enslaved est de très grande qualité et, à cet égard, il y a à peu près juste Opeth qui surpassent Enslaved à mon avis dans le genre.
Cote: 8,5

jeudi 8 septembre 2011

Protest The Hero (Scurrilous) - Présenté à l'émission Rock Classique du 2 septembre 2011


Protest The Hero
Scurrilous
Métalcore progressif
Sortie: déjà disponible

Je ne suis pas du tout un amateur de métalcore progressif, mais il faut avouer qu’il font de l’excellent matériel dans le genre. Ce sont vraiment des virtuoses.
Cote: 7

Toxic Holocaust (Conjure and Command) - Présenté à l'émission Rock Classique du 2 septembre 2011


Toxic Holocaust
Conjure and Command
Métal thrash
Sortie: déjà disponible

Toxic Holocaust est un trio de thrash métal originaire du midwest américain Toxic Holocaust qui avait viré tout le monde à l'envers lors du Trois-Rivières Metal Fest il y a deux ans avec une performance absolument mémorable. Ils sont ici de retour avec leur quatrième album studio et il s'agit ici à mon humble avis leur meilleur en carrière. Il contient entre autres le brûlot Bitch qui risque de devenir un de leurs plus gros canons en concert. Vraiment très bon...
Cote: 8

Mayan (Quarterpast) - Présenté à l'émission Rock Classique du 2 septembre 2011


Mayan
Quarterpast
Death Métal Symphonique
Sortie: déjà disponible

Mayan est le tout nouveau projet death métal symphonique du guitariste de Epica, Mark Jansen. N'ayez crainte, il fait toujours partie de Epica, d’ailleurs la chanteuse Simone Simons participe aussi à l’album de Mayan avec l’autre guitariste et le batteur de Epica. Il s'agit juste d'un projet tout à fait différent pour Janssen qui officie ici en tant que chanteur uniquement dans un registre beaucoup plus extrême que ne l'est celui de Epica.

Ça aurait dû être bon mais malheureusement ça ne m’a pas accroché du tout. Les riffs sont banals et je n’ai pas du tout été emballé. C’est dommage mais c’est bien meilleur Epica. Une des seules pièces que je trouve vraiment bonne c’est celle que j'ai fait tourner à l'émission, Symphony Of Aggression. C’est dommage mais Mayan, c’est moyen…
Cote : 6

Alestorm (Back Through Time) - Présenté à l'émission Rock Classique du 2 septembre


Alestorm
Back Through Time
Métal Pirate
Sortie: déjà disponible

Nous avons ici à faire à du métal très festif et joyeux avec des tendances souvent thrash (avec même parfois de surprenantes sonorité « black métal »). C’est comique, c’est sympathique et j’ai bien aimé. Ces chansons à boire devraient plaire à ceux qui aiment des groupes comme Korpiklaani ou Finntroll. Ce n’est absolument rien d’original mais c’est efficace et ça dépace. Excellent pour une soirée arrosée.
Cote: 7,5

U.D.O. (Rev-Raptor) - Présenté à l'émission Rock Classique du 2 septembre 2011


U.D.O.
Rev-Raptor
Heavy Metal
Sortie: déjà disponible

Je l’ai trouvé plutôt moyen ce nouvel album de U.D.O. qui fait à mon avis un peu pitié à côté de celui que ses anciens camarades de Accept ont sorti l’année dernière, Blood Of The Nations. Rev-Raptor ne m’a tellement accroché et c’est dommage. Ce n’est pas mauvais puisque U.D.O. est un des grands vétérans de la scène métal européenne et qu'il nous offre ce qu'il sait mieux faire, c’est-à-dire du heavy métal traditionnel sur des rythmes très martiaux mais avec un son très contemporain et puissant. C’est juste que je trouve que les riffs n’accrochent tout simplement pas et que les mélodies sont assez ordinaires. Ce n’est pas le genre de truc qu’on écoute à répétition… surtout qu’on y retrouve des mid tempos et une ballade aussi poche que I Gave As Good As I Get... Cote: 6,5

Hell (Human Remains) - Présenté à l'émission Rock Classique du 2 septembre 2011


Hell
Human Remains
Heavy Metal (NWBHM)
Sortie: déjà disponible

Premier disque pour ce quintet anglais qui a eu un parcours vraiment exceptionnel puisque le groupe a été formé il y une trentaine d’années et que c’est seulement aujourd’hui, en 2011, que leurs efforts ont fini par aboutir. On a ici un véritable exemple de ténacité...

Au début des années 80 Hell s’est monté un répertoire intéressant et même carrément impressionnant qui leur a permis d'obtenir d'excellents articles dans la presse spécialisée de l'époque et de se faire remarquer par l’étiquette de disques Mausoleum qui les a signés. Toutefois, pas chanceux les gars de Hell, puisque la compagnie de disques a fait faillite juste avant qu'ils aient eu le temps d'enregistrer leur premier album, ce qui a eu pour conséquence de les décourager et, après avoir passé comme ça des années à trimer dur, ils se sont tout simplement séparés. Ça s'est terminé en véritable tragédie à l'époque puisque le chanteur et guitariste du groupe, Dave Halliday, a sombré dans la dépression et a fini par mettre fin à ses jours en 1987. Ça aurait dû mettre un point final à l'histoire puisque, évidemment tout le monde avait oublié Hell par la suite. Toute le monde en fait sauf le fameux producteur Andy Sneap qui a retrouvé et contacté les membres encore vivants de Hell pour les persuader d’enfin enregistrer leur album, 30 ans après. Il a lui-même repris la guitare auprès des membres originaux et ils ont engagé le frère du guitariste original, David Bower au chant. Ça a donné le disque Human Remains qui est sorti en Europe en mai.

Un album absolument fantastique et tout à fait essentiel pour les amateurs de métal anglais de la « New Wave of British Heavy Metal » du début des années 80. C’est tout simplement un chef d’œuvre, rien de moins. Il s'agit d'un petit bijou très atmosphérique, très théâtral, avec des chœurs grégoriens et des sons infernaux – très gothique - que le magazine Rock Hard a qualifié de "disque occulte, limite élisabéthain, voire shakespearien dans l’approche » avec une production claire et puissante". Une observation tout à fait appropriée.

Le chanteur y est particulièrement prodigieux. Peut-être que le fait qu’il soit acteur de formation lui donne ce style tout à fait unique. Il sonne comme un croisement de Rob Halford et de John Gallagher de Raven, mélangé avec un peu de Mononc Serge quand il prend des intonations faussement solennelles. Il a l’air complètement craqué.

J’ai passé mes vacances à écouter intensément cet album. Parmi les morceaux les plus remarquables on retrouve: Let Battle Commence (une des pièces les plus accrocheuses et les plus typiquement « heavy métal » anglais du disque), The Oppressors qui a – et c’est tout à fait approprié de le dire – un vrai « riff » d’enfer, ainsi que On Earth As It Is In Hell qui ouvre le disque et qui est une des plus rapides du disque. Vraiment un petit chef-d’œuvre pour ce groupe qui revient vraiment de loin. Ça vaut un gros 9,5 sur 10 – ça va assurément aller dans le palmarès des meilleurs albums que j’ai eu le plaisir de critiquer à Rock Classique en 2011.

The Quill - Full Circle - Présenté à l'émission Rock Classique du 2 septembre 2011


The Quill
Full Circle
Hard Rock
Sortie: déjà disponible

J'ai vraiment passé un très bon moment en écoutant ce sixième album de ce quatuor suédois qui fait du très bon hard rock sans prétentions. Le disque est rempli de riffs et de mélodies accrocheuses. À l'émission du 2 septembre j'ai diffusé le morceau qui ouvre le disque, Sleeping With The Enemy, mais on y retrouve d'autres excellents brûlots comme la pièce titre, Medecine, Pace That Kills, 24/7 Groove et Waiting For The Sun.
Cote: 7,5

George Thorogood & the Destroyers (2120 South Michigan Ave.) - Présenté à l'émission Rock Classique du 2 septembre 2011


George Thorogood & the Destroyers
2120 South Michigan Ave
Blues Rock
Sortie: déja disponible

2120 South Michigan Avenue c'est l’adresse des légendaire studios de l’étiquette de disques Chess à Chicago où de très nombreux classiques par de très grands artistes du genre ont été enregistré au 20ième siècle. Des légendes comme : Muddy Waters, Howlin’ Wolf, Willie Dixon, Chuck Berry, Bo Diddley, Sonny Boy Williamson et Buddy Guy qui participe d’ailleurs à un morceau sur ce nouveau disque de George Thorogood et les Destroyers. Il s’agit donc d’un album de reprises sur lequel George et ses amis reprennent des classiques qui ont marqué l’histoire. On voit que les cinq hommes se font plaisir puisqu'ils reprennent des pièces auxquelles ils sont profondément attachés. Le disque regorge de pépites comme Spoonful de Willie Dixon, Let It Rock de Chuck Berry, Hi-Heel Sneakers de Tommy Tucker (à laquelle nul autre que Buddy Guy participe), Mama Talk To Your Daughter de JB Lenoir. On y retrouve même une reprise de la pièce instrumentale Twenty-One Twenty Michigan Avenue, une des très rares compositions signée par les Rolling Stones en entier. Un des titres les plus réussis est une composition originale de George intitulée Willie Dixon’s Gone qui est un véritable hommage à un des plus grands noms à avoir marqué l’histoire du blues.

Seule ombre au tableau, le recours à l’auto-tune dans Hi-Heel Sneakers. Ce n'était définitivement pas nécessaire et c'est même tout à fait « déplacé » dans ce contexte blues rock qui se veut ironiquement un retour aux racines pour ce groupe de vétérans. Mais à part ça c’est un très bon disque, très joyeux et qui, on s’en rend vite compte, a été enregistré avec un très grand plaisir.

Cote: 8