samedi 24 septembre 2011

Opeth (Heritage) - Présenté à l'émission Rock Classique du 23 septembre 2011


Opeth
Heritage
Rock Progressif
Sortie: 20 septembre 2011

Formation vénérée par certains, carrément détestée et méprisée par d’autres, Opeth était à ses débuts un quatuor de death métal extrême qui s’est métamorphosé en quintet en cours de route jusqu’à devenir un groupe de métal progressif parmi les plus respectés du genre dans les dernières années. Leur public a pris de plus en plus d’ampleur depuis ce que beaucoup considèrent comme leur chef-d’œuvre, l’album Blackwater Park de 2001.

Ce n’est pas un secret pour personne, un peu à l’instar de Lee Dorrian de Cathedral, le leader de Opeth, Mike Akerfeldt, est un très grand amateur et connaisseur de rock et de progressif du début des années 70 et – évidemment – sa musique s’en ressent. On l’a vu dès Blackwater Park mais c’est devenu tout à fait évident avec la sortie de l’album Damnation en 2003 qui était un album de rock progressif pur que Mike avait présenté à l’époque comme un disque "expérimental". Ça n’a pas plu à tout le monde et celui-ci, Heritage, va surprendre et assurément il ne plaira pas à plusieurs. C’est que Opeth ont définitivement abandonné leur côté métal. Mike Akerfeld n’a pas dit qu’il n’y reviendrait jamais mais, pour le moment, Opeth ont mis de côté cette facette et ils sont très heureux de ce choix. Fini donc les « blast beats », la voix death – le growl, Mike chante maintenant avec sa très belle voix à la David Gilmour et la musique est vraiment dominée par les claviers « vintage »: le moog, le mellotron et le Fender Rhodes, chose d’autant plus étonnante vu la défection de leur claviériste Per Wiberg qui a quitté au printemps après les enregistrements de l’album, ce qui est dommage parce que j’ai toujours trouvé son jeu excellent et de bon goût (il avait aussi une très bonne présence sur scène). La séparations s'est faite de façon un peu acrimonieuse, ce qui est d'autant plus dommage ( sur la pochette on le dépeint comme un fruit pourri qui tombe d'un arbre...).

On est vraiment dans le rock progressif ici avec Heritage et même, c'est souvent plus près du folk que du rock... Ce 10ième opus studio des suédois se rapproche plus de Caravan, King Crimson et de Jethro Tull que du groupe qui a sorti Orchid en 1995. En l'écoutant certains passage m'ont aussi rappellé les premiers albums de Rainbow.

J'ai beaucoup aimé la très belle Marrow of the Earth et la douce instrumentale qui donne son titre au disque, ainsi que les morceaux I Feel The Dark, Lines In My Hand et Slither. Ce qu'il faut savoir, c’est que Heritage est un opus très difficile d’accès et qui ne va pas faire l’affaire des amateurs de métal qui appréciaient le côté plus méchant de Opeth mais à ça Mike Akerfelt répond : "les vieux albums sont toujours là pour eux". C'est vraiment très courageux de sa part et tout à fait admirable. Pour ceux qui n’ont pas aimé la pièce The Devil’s Orchard sortie en single en août, dites-vous bien que c’est la plus accessible du lot et celle qui se rapproche le plus de ce que Opeth faisait auparavant. Moi je l’ai bien aimé ce disque mais c’est loin d’être mon préféré. Je lui donne pas plus que 8 sur 10.

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