vendredi 20 avril 2012

Ian Anderson (Thick As A Brick 2) - Présenté à l'émission Rock Classique du 13 avril 2012


Ian Anderson
Thick As A Brick 2
Rock progressif
Sortie: 10 avril 2012

Ian Anderson est de retour avec rien de moins que sa suite à un des plus grands chefs-d’œuvre de l’histoire du rock progressif, Thick As A Brick, qu'il tout simplement intitulé TAAB2"-Whatever Happened to Gerald Bostock ? et cela presque exactement 40 ans après la sortie de l’original, un des plus grands succès du genre qui s'était même retrouvé à l'époque en première position du palmarès Billboard, ce qui est tout à fait exceptionnel vu qu’il s’agit d’un album qui avait la particularité de ne comporter qu’une seule pièce qui faisait près de 45 minutes qui s’étiraient sur les deux faces d'un seul vinyle. Le nouvel album, lui, est composé de 17 pièces courtes dont la plus longue fait 8 minutes 4 secondes et la plus courte, 3 minutes 5.

Le concept du Thick As A Brick original tournait autour d’un poème grivois supposément composé par un jeune écolier prodige (mais fictif) de 10 ans, Gerald Bostock, récipiendaire d’un prix de poésie dans une petite ville anglaise au début des années 1970. L’album était présenté dans une pochette qui était en fait une parodie d’un hebdomadaire de province un peu maladroit. Pour sa suite, Ian Anderson, s’est modernisé et présente sur la pochette une parodie d’un site de nouvelles locales en ligne – un site internet présenté de façon plus ou moins professionnelle. Sur TAAB2 Anderson présente les 5 destins hypothétiques de Gerald Bostock 40 ans après le fameux concours de poésie. Gerald Bostock a donc 50 ans et Ian nous le présente tour à tour sous les traits d’un banquier sans scrupules, d’un itinérant homosexuel, d’un soldat déterminé, d’un prédicateur coincé et d’un homme marié qui mène une vie rangée en dirigeant une petite épicerie de quartier. Toutefois, à la fin, les 5 destins ramènent Bostock au même endroit, peu importe les choix qu’il avait faits précédemment. Le chanteur de Jethro Tull décrit cette finale comme une « conclusion pré-ordonnée par le karma" (!!!). Musicalement l’album original oscillait entre le folk et le hard rock, alors que la suite colle pas mal plus du côté folk. Ce n’est pas un album tellement rock, ni très actuel mais, même si c’est loin d’être aussi bon – et pas du tout magique – que l’album original, ce n’est vraiment pas mauvais. C’est en fait un album fort correct.

On l’a vu au cours des ans, plusieurs artistes ont fait suite à certains de leurs albums fétiches ou cultes et la plupart se sont franchement plantés à mon avis. On n’a qu’à penser à Mike Oldfield et Tubular Bells, à Meat Loaf et à Bat Out of Hell ou à Alice Cooper et à Welcome 2 my Nightmare qui dénotent assurément un manque d’imagination. TAAB2 est beaucoup plus réussi que tous ces albums-là et Ian Anderson ne s’est définitivement pas planté à mes yeux. Mais, je le répète, ce n’est absolument pas la merveille que le Thick as a Brick original est.Et c'est probablement la raison pour laquelle Ian Anderson l’a sorti sous son nom et non pas sous celui de Jethro Tull avec le guitariste original de l’époque, Martin Barre. Sans doute pour garder le caractère unique de ce chef-d’œuvre de Jethro Tull, tout en s’offrant le plaisir de revisiter ce classique de l’extérieur. Pour la amateurs de rock progressif curieux ça vaut un 7 sur 10, mais c’est absolument sûr que vous allez l’écouter pas mal moins que l’original.

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