jeudi 28 octobre 2010

Dimmu Borgir (Abrahadabra) - Présenté à l'émission Rock Classique du 14 octobre 2010


Dimmu Borgir
Abrahadabra
Black métal symphonique
Sortie: 12 octobre 2010

Ce tout nouvel album de la formation de black métal norvégienne Dimmu Borgir représente un des plus gros évènements de l’année dans le domaine du métal underground puisqu'on parle ici d'un des groupes les plus vénérés et détestés du genre – détesté notamment par les puristes de black métal puisqu’ils voient en eux des espèces de « vendus » intéressés uniquement à l’aspect financier du showbusiness, ce qui est plutôt ironique quand on sait qu’à leur sommet de popularité (si on peut dire…), l’album Death Cult Armageddon s’est vendu à un gros 150 000 exemplaires aux Etats-Unis, soit le double de leur dernier album studio, In Sorte Diaboli qui s'est écoulé à 75 000 exemplaires... on est loin des chiffres de vente de Lady Gaga! Je ne pense pas qu’on va jamais entendre du Dimmu sur les ondes de Énergie un jour – même pas dans 100 ans - alors ceux qui voient Dimmu comme un groupe commercial seraient mieux de repenser à leurs affaires...

D’autres amateurs de métal voient en Dimmu Borgir des musiciens audacieux qui n’ont jamais eu peur d’oser pour évoluer et qui ont grandement contribué à pousser plus loin le style black métal qui était à l’origine un genre extrêmement limité, borné et inintéressant. Ce qui fait qu'aujourd'hui « Black Metal » n’est plus uniquement synonyme de "rasoir et maringouins". En 2010, il y a des groupes de black très sophistiqués et brillants comme Enslaved, Moonsorrow et Borknagar pour n’en nommer que trois.

Dimmu Borgir est donc un groupe qui est très controversé et qui dérange. C’est aussi un groupe très instable puisque depuis leur dernier album studio, In Sorte Diaboli, qui date de plus de 3 ans, la moitié de la formation a quitté ou a carrément été virée. Ce qui fait qu’il ne reste que 3 membres à ce moment-ci dans Dimmu, c'est-à-dire le chanteur claviériste Shagrath et les guitaristes Silenoz et Galder. Ils ont travaillé ensemble pendant 11 mois avec un orchestre symphonique complet pour créer ce nouveau disque qui est intitulé Abrahadabra qui signifie « Je vais créer en parlant », une citation tirée d’un ouvrage du sataniste Aleister Crowley intitulé « Liber Al vel Legis » (The Book of the Law) qu’il a écrit en 1904 alors qu’il se trouvait au Caire (en Égypte).. Il s’agit du neuvième album studio de Dimmu si on inclus leur relecture de Stormblast qui est parue en 2005 et c’est un peu un retour aux sources avec un grand orchestre puisque le groupe n’avait pas utilisé d’orchestre classique depuis l’album Death Cult Armageddon – ils avaient utilisé uniquement des synthés pour le disque précédent, In Sorte Diaboli que j’avais bien aimé. Plus de cent musiciens classiques et choristes ont travaillé à ce nouvel opus de Dimmu. Ils reprennent donc là où ils en étaient pour Death Cult Armageddon avec un apport majeur symphonique.

J’ai bien aimé ce nouvel opus de Dimmu qui risque de passer une bonne partie de l’automne dans mon lecteur, un disque qui est tout à fait dans la veine des Puritanical Euphoric Misanthropia et Death Cult Armageddon. Ça devrait plaire à ceux qui ont apprécié ces deux albums – ceux qui sont restés accrochés au premier, For All Tid, vont continuer à détester. Du côté des points faibles de l’album, on a inclus en bonus le clip de la pièce Downfall et ils auraient vraiment dû laisser faire parce qu’ils ont vraiment l’air idiots dans leurs vidéos – qui font « grand guignol » – ils ne devraient pas perdre du temps à en faire et ils devraient mettre de côté leurs costumes ridicules qui me rappellent l’habit de volcan que Gene Simmons portait à l’époque de la tournée Dynasty (c’est vraiment une faute de goùt). Mais le disque vaut le détour et mérite un bon 8 sur 10.

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