samedi 20 novembre 2010

Artistes variés (Come and Get It - The Best of Apple Records) - présenté à l'émission Rock Classique du 5 novembre 2010


Artistes variés
Come and Get It - The Best of Apple Records
Compilation
Sortie: déjà disponible

Je vous parle maintenant d'une deuxième compilation qui est sortie cette semaine et qui porte cette fois-là sur les artistes qui faisaient partie de l’étiquette Apple à la fin des années 60/début 70. Il y avait un article complet sur le sujet dans l’avant-dernier numéro du magazine Mojo et qui racontait en détails l’odyssée de cette étiquette qui avait été fondée par les Beatles et qui s’est avérée un véritable flop et un gouffre financier pour le Fab Four qui, à la base, avait voulu jouer aux hommes d’affaires et toucher à plusieurs domaines, non seulement à la musique mais aussi au cinéma, à la mode vestimentaire et à l’électronique.

Ça a été un flop dans tous ces domaines, ainsi que pour l’étiquette de disques qui,à l'origine avait été mise sur pied dans l’optique de donner une chance à un paquet d’artistes que les autres compagnies de disques n’avaient pas voulu signer et en leur offrant une très grande latitude artistique.C’était très noble et, dans les faits, en ces années 60 idéalistes ça aurait dû être une très bonne idée. Sauf que dans la réalité ça n’a pas fonctionné.

L'étiquette Apple a d'abord acheté des pages complètes de publicité dans des journaux et des magazines pour inviter les artistes à leur envoyer leurs démos en leur garantissant qu’on allait tout écouter. Évidemment, la très grande majorité de ce qu’ils ont reçus était extrêmement mauvais – et je suis bien placé pour savoir à peu près de quoi ça a pu avoir l’air puisque juste ici à la station on reçoit chaque semaine des dizaines de disques et de démos qui sont, en très grande majorité, très mauvais (et je peux vous dire que pour un groupe comme Black Mountain, il faut se taper parfois un millier de formations et de musiciens qui n'ont pas d’allure). C’est donc à ça que les Beatles se sont heurtés et ils ont bien sûr déchanté.

Ce qui fait que ce qui est sorti sur l’étiquette Apple était très souvent – et en majorité – très ordinaire. À part Badfinger, James Taylor et Billy Preston, il n’y a pas grand-chose digne d’intérêt qui est sorti de Apple. Le plus grand succès de l’étiquette à part les disques des Beatles, c’est avec une adolescente qu’ils les ont obtenus, la chanteuse Mary Hopkins qui avait gagné un concours de talents auparavant et qui a eu beaucoup de succès avec deux chansons pop :"Those Were The Days" (qui a été traduite ici en français par « Le temps des fleurs » qui est en fait une reprise d’une pièce traditionnelle russe que Paul McCartney a retapé et… « Goodbye » qui était une composition très « pop sucrée » de Paul.

Ce n’est pas un album que je conseille puisque en général c’est assez banal. Ça s’adresse vraiment à ceux qui veulent avoir absolument tout ce à quoi les Beatles ont touché, ce qui n’est définitivement pas le cas de la majorité des gens. C’est assez dispensable comme achat puisque la seule pièce que j'ai jugé digne d'intérêt à part celles de Badfinger, en est une de Jackie Lomax, Sour Milk Sea, une composition de George Harrison qui avait été refusée précédemment par le Fab Four et sur laquelle Lomax est accompagnée par George lui-même, Paul et Ringo… (il ne manquait que John pour que les Beatles soient au complet).
Cote: 6 sur 10

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